Dr Aminata ZERBO/SABANE, Ministre chargée de la Transition digitale, a représenté le Burkina Faso, ce lundi 23 septembre, au dialogue interactif sur le thème « Vers un avenir numérique commun : renforcer l’innovation inclusive et la coopération pour réduire la fracture numérique » lors du sommet du Futur de la 79ème Assemblée Générale des Nations Unies à New-York.
A cette occasion, elle a interpellé la communauté internationale sur la question de la fiscalité des géants dans les pays en développement.
Nous vous proposons in extenso la déclaration de Madame le Ministre.
« Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons une époque de grande incertitude dû aux défis multiformes que connait notre monde mais l’espoir nous est permis, car cette époque est aussi celle du numérique, celle de l’intelligence artificielle, qui loin d’être de simples outils, deviennent de véritables catalyseurs de changement transformant nos sociétés et nos économies.
Malgré ces perspectives et de nombreux efforts dans les pays du Sud, la fracture numérique persiste et exacerbe toutes les autres inégalités. Et c’est là que réside notre responsabilité collective pour un avenir numérique commun.
Mesdames et Messieurs,
Mon pays, le Burkina Faso, comme vous le savez, est confronté depuis une décennie à des attaques terroristes récurrentes. Vous conviendrez avec moi que la restauration de la sécurité et de l’intégrité territoriale soit donc la première priorité nationale.
Le gouvernement est néanmoins convaincu que la véritable réponse à la barbarie terroriste est le développement. Sous le leadership du Capitaine Ibrahim TRAORE, la place du numérique comme catalyseur d’un développement inclusif est quotidiennement affirmé. Le gouvernement vient d’ailleurs la semaine dernière de mettre en vigueur un projet de taille inédite financée avec l’appui de la Banque mondiale à hauteur de 100 milliards pour accélérer le développement des infrastructures, la modernisation de l’administration, l’alphabétisation numérique, couvrir les zones blanches résiduelles et développer l’expertise locale.
Mesdames et Messieurs,
La conviction de mon pays est que les défis du numérique doivent être traités dans une approche globale prenant en charge les intérêts de tous les acteurs, notamment en matière de cybersécurité et de lutte contre la cybercriminalité ainsi qu’en faveur d’une régulation appropriée des acteurs privés en adéquation avec la souveraineté des Etats. C’est le lieu pour moi de saluer, au nom du gouvernement du Burkina Faso, l’adoption du pacte mondial sur le numérique qui ambitionne de combler le fossé numérique.
La question du financement est, je le crains, fondamentale à cette ambition.
A ce stade de mon propos, je lance un appel solennel aux géants du numérique. Vous avez l’influence et les ressources pour contribuer à réduire la fracture numérique : investissez encore plus dans les infrastructures des pays en développement, soutenez l’innovation locale et la formation des jeunes, et rendez vos technologies accessibles à tous.
Ce ne sera pas de la charité. Ces investissements, nécessaires à un meilleur avenir numérique pour tous, vous seront rentables en élargissant vos usagers aux 2,6 milliards de personnes toujours non connectées.
Aussi, aimerais-je insister sur l’urgence d’un échange franc relatif à la justice fiscale qui permettrait aux pays en voie de développement de bénéficier des recettes fiscales des géants.
Mesdames et Messieurs,
Saisissons l’opportunité de l’adoption du pacte mondial sur le numérique pour coconstruire ensemble, une coopération internationale agissante, sincère, gagnante – gagnante et équitable pour un monde plus connecté, plus sûr et plus prospère où personne n’est laissé pour compte.
Je vous remercie ».
Dr Aminata ZERBO/SABANE
Ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso
Officier de l’Ordre de l’Etalon
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