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Les trois conditions d’une situation révolutionnaire

LUCARNE IDEOLOGIQUE

 

A la faveur de cette journée historique du 17-mai 2025 avec l’inauguration du mausolée du Président du Conseil National de la Révolution (CNR),Thomas SANKARA et ses 12 compagnons, nous invitons la jeunesse révolutionnaire à relire, les trois conditions d’un retour à une situation révolutionnaire dont parlait l’idéologue de la révolution burkinabé de 1983, Babou Paulin BAMOUNI.

Cette page idéologique est une invite à s’approprier les idéaux de la Révolution écrit par notre camarade assassiné le 15 octobre 1987:

Qu’appelle-t-on situation révolutionnaire ? Un de ses articles publié dans Carrefour africain en 1985.

 

Lisez et faites lire https//racinesburkina.com

 

Qu’appelle-t-on situation révolutionnaire?

 

La révolution sociale en tant que phénomène résultat d’un processus au cours duquel des changements quantitatifs se transforment à un moment donné en changement qualitatifs est précédée par une situation prérévolutionnaire dite situation révolutionnaire c’est à dire l’ensemble des signes précurseurs qui annoncent la révolution sociale. Par conséquent une situation révolutionnaire est, en d’autre termes , du point de vue marxiste, l’ensemble des conditions objectives qui traduisent concrètement l’état de crise économique et politique d’un système social donné, en l’occurrence, le système capitaliste montrant de ce fait qu’une explosion sociale s’annonce ou demeure possible d’un moment à l’autre. La situation révolutionnaire n’est donc pas à confondre avec le processus révolutionnaire c’est à dire la période qui s’écoule à partir du déclenchement effectif de la révolution sociale. Pour le Burkina le processus révolutionnaire à démarré à partir du 4 août 1983 et la situation révolutionnaire tout juste avant le 4 août 1983 et la situation révolutionnaire tout juste avant le 4 août 83. Il ne peut donc pas y avoir de processus révolutionnaire sans situation révolutionnaire.

La situation révolutionnaire est caractérisée par trois principaux aspects selon Lénine:

 

Premièrement

Le pouvoir central est secoué par une crise qui met dans l’impossibilité la domination des classes dominantes sur les masses.

le « sommet » donc n’arrive plus à vivre comme avant, même s’il le désire de toutes ses forces. Pendant ce temps la « base » c’est à dire les masses exploitées refusent catégoriquement de vivre aussi comme avant. Le sommet et la base se retrouvent face à face dans une crise nationale. Le fonctionnement politico-socio-économique s’en trouve bloqué.

 

Deuxièmes

L’exacerbation de la lutte de classes ou des antagonismes de classes atteint son paroxysme, car chaque classe joue le tout pour le tout afin de l’emporter sur l’autre. La classe dominante, en plus de la situation d’exploitation et de misère qu’elle a créée, utilise les forces de l’appareil d’Etat pour réprimer les masses exploitées en vue du maintien de sa domination. Ne pouvant plus supporter la misère et la répression, les masses unanimement se dressent et s’organisent pour en finir avec cet état de fait. La crise devient aigué.

 

Troisièmement

Cette période est marquée par une accentuation de l’activité politique des travailleurs. Ils prennent des initiatives révolutionnaires pour changer le système social en place.

Ces caractéristiques de la situation révolutionnaire sont dominés par des faits, des changement objectifs qui rendent , indépendamment e la volonté des hommes, des partis ou des classes, la révolution possible, réalisable.

 

Le processus révolutionnaire en cours au Burkina a lui aussi réuni plus ou moins bien les faits relevant de ces trois principaux aspects de toute situation révolutionnaire. Ainsi la période de crise nationale indispensable pour qu’une révolution soit possible a été ouverte à partir du 17 mai 83 .Celle-ci avait paralysé l’appareil d’Etat que le président Jean Baptiste OU EDRAOGO a reconnu dans son message du 27 mai 1983 où il disait que « l’appareil d’Etat est grippé  » (sic). La droite réactionnaire que lui et Somé Yorian Gabriel représentaient ne pouvait plus gouverner comme elle l’entendait. Les secteurs d’activité politico-socio- économiques furent paralysés. C’était le marasme le plus total.

Dans les grandes villes du pays et dans les campagnes les masses laborieuses remuaient terre et ciel pour en finir avec tous les réactionnaires qui étaient au pouvoir en aspirant à un véritable changement sur le plan socio-économique et politique. Un grondement sourd secouait tout le pays et tout le monde se préparait au grand affrontement. Jean-Baptiste OUEDRAOGO et Somé Yoriant et leur clique cherchaient vainement les moyens les plus adéquats pour endiguer la montée de la colère populaire. Ce fut l’heure du face à face ou personne n’en tendait pas reculer.

Par ailleurs au niveau des mouvements révolutionnaires, des organisations démocratiques et des travailleurs se fut la mobilisation générale pour se verser dans une activité politique intense. Partout les syndicats révolutionnaires s’organisèrent pour riposter. Des cercles de réflexion politique se formèrent pour cerner la situation et donner une juste orientation à la lutte. C’est donc l’ensemble de ces faits ou de ces changements qui ont accouché de la révolution démocratique et populaire . Mais il n’est dit que toute situation révolutionnaire débouche automatiquement sur une révolution. Pour que cela arrive, il faudrait que face aux conditions objectives ci-dessus, il y ait des conditions subjectives qui leur correspondent pour faciliter les choses. La détermination d’une classe véritablement révolutionnaire face aux classes exploiteuses et l’existence, dans certaines conditions, d’un parti d’avant-garde prompt au combat et armé de la théorie révolutionnaire sont aussi autant d’éléments à prendre en copte pour qu’un processus révolutionnaire résulte d’une situation révolutionnaire même si cela ne s’est pas tout a fait vérifié dans le cadre de notre révolution.

 

Racines

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